figues de barbarie
C'est une plante arborescente qui peut atteindre de 3 à 5 mètres de
haut. Son organisation en cladodes, couramment appelés « raquettes »,
est particulière. Les cladodes sont des tiges modifiées de forme
aplatie, de 30 à 40 cm de long sur 15 à 25 cm de large et de 1,5 à 3 cm
d'épaisseur. Unis les uns aux autres, ils tendent à former des
branches. Ceux de la base se lignifient pour former au-delà de la
quatrième année de croissance un véritable tronc.
Ces cladodes assurent la fonction chlorophyllienne à la place
des feuilles, et sont recouvertes d'une cuticule céreuse (la cutine),
qui limite la transpiration et les protège contre les prédateurs.
Les feuilles ont une forme conique et ont seulement quelques
millimètres de long. Elles apparaissent sur les cladodes jeunes et sont
éphémères.
À la base des feuilles se trouvent les aréoles (environ 150 par
cladode) qui sont des bourgeons axillaires modifiés, typiques des
Cactacées. Leur méristème, selon les cas, produisent des épines et des
glochides, ou bien émettent des racines adventives, de nouveaux
cladodes ou des fleurs. À noter que même l'ovaire et donc le fruit est
couvert d'aréoles susceptibles d'émettre à nouveau des fleurs ou des
racines.
Les épines proprement dites, blanchâtres, sclérifiées,
solidement implantées, sont longues de 1 à 2 cm. Il existe des variétés
inermes, sans épines.
Les glochides, fines épines de quelques millimètres, de couleur
brunâtre, se décrochent facilement, mais munis de minuscules écailles
en forme d'hameçons s'implantent solidement dans la peau et sont très
difficiles à retirer. Ils se cassent facilement quand on cherche à les
enlever. Ils sont toujours présents y compris dans les variétés
inermes.
L'appareil racinaire est superficiel, se concentrant dans les 30 premiers centimètres du sol, mais en revanche très étendu.
Les fleurs sont à ovaire infère, uniloculaire. Le pistil est surmonté
d'un stigmate multiple. Les étamines sont très nombreuses. Les sépales
peu apparents et les pétales bien visibles de couleur jaune orange.
Les fleurs se différencient en général sur
des cladode âgés d'un an, le plus souvent sur les aréoles situées au
sommet du cladode ou sur la face la plus exposée au soleil. En
principe, une seule fleur apparaît dans chaque aréole. Les jeunes
fleurs portent des feuilles éphémères caractéristiques de l'espèce. Un
cladode fertile peut porter jusqu'à une trentaine de fleurs, mais ce
nombre varie énormément selon la position du cladode sur la plante, son
exposition, et aussi selon des facteurs physiologiques (nutrition).
Le fruit, ou figue de Barbarie, est une baie charnue, uniloculaire, à
nombreuses graines (polyspermique) dont le poids peut varier de 150 à
400 g. Il dérive de l'ovaire infère adhérent au réceptacle floral.
Certains auteurs le considèrent comme une fausse arille. Sa couleur est
variable selon les variétés : jaune, rouge, blanc... La forme est
également très variable, non seulement selon les variétés mais aussi
selon l'époque de formation : les premiers sont arrondis, les plus
tardifs ont davantage une forme allongée de pédoncule. Le nombre de
graines est très élevé ; de l'ordre de 300 pour un fruit de 160 g.
Distribution
L 'espèce est originaire du Mexique, où elle est appelée « nopal » et
figure d'ailleurs sur l'emblème du drapeau mexicain. Il était inconnu
en Europe avant les voyages de Christophe Colomb. Il fut décrit de
façon précise pour la première fois en 1535 par l'Espagnol Gonzalo
Fernández de Oviedo y Valdés dans son Histoire des Indes occidentales.
Sa morphologie insolite frappa les premiers conquistadors. Outre les
fruits, c'est l'élevage de la cochenille qui attira surtout leur
attention, mais l'élevage de cette dernière aux îles Canaries ne fut
réussi qu'au XIXe siècle. Elle se répandit d'abord dans les jardins
botaniques comme curiosité. Naturellement, le figuier de Barbarie se
reproduit par multiplication végétative(vs reproduction sexuée).
Elle s'est diffusée rapidement dans le bassin de la Méditerranée et s'y
est naturalisée au point de devenir un élément caractéristique du
paysage. Sa diffusion est due autant à l'homme (qui embarquait des
cladodes comme aliment anti-scorbutique) qu'aux oiseaux qui en mangeant
les fruits assurent la dispersion des graines. Elle s'est répandue
également dans l'hémisphère sud, notamment en Afrique du Sud, à
Madagascar, à la Réunion et à l'île Maurice, en Inde et à Ceylan, ainsi
qu'en Australie. Dans la plupart de ces pays, ce fut véritablement une
infestation et seule la lutte biologique, par l'introduction d'insectes
parasites comme le papillon Cactoblastis cactorum et la cochenille
Dactylopius opuntiae put en venir à bout dans les années 1920-1925.
De nos jours la plante est cultivée dans de nombreux pays, notamment :
Mexique, États-Unis, chilie, Afrique du Sud, Israel, Turquie, Italie
(sicile),Maroc, Tunisie...
Culture
Le figuier de
Barbarie est cultivé principalement pour la production de fruits. On le
cultive aussi pour la productions de nopalitos (jeunes cladodes
consommés comme légumes au Mexique, ou marginalement pour l'élevage de
la cochenille Dactylopius coccus, pour la production d'un colorant
rouge, aux îles Canaries.
Il est aussi cultivé en Tunisie, essentiellement dans la région de
Kairouan, et très consommé pendant l'été. Il est connu pour son effet
"bloquant" sur la digestion.
Il nécessite un climat chaud et une exposition bien ensoleillée. Il préfère un sol filtrant et bien drainé, de pH neutre
La multiplication peut se faire soit par semis, soit par bouture, en partant de cladode âgé de un à deux ans.
La taille, à exécuter au printemps ou en fin d'été, sert à empécher le
contact entre les cladodes, ainsi qu'à éliminer ceux qui sont malformés
ou endommagés.
Pour améliorer le rendement, il est opportun d'apporter une fertilisation phospho-potassique, de préférence organique.
En culture irriguée, on peut obtenir un rendement de 250 à 300 quintaux de fruits à l'hectare.
La gamme des variétés en culture se limite en substance à trois
cultivars qui diffèrent par la coloration du fruit : jaune (Sulfarina),
blanche (Muscaredda) et rouge (Sanguigna). Le cultivar Sulfarina est le
plus répandu en Italie pour sa plus grande capacité productive aux
méthodes de culture intensive. La tendance en général est d'intégrer la
culture des trois cultivars, de manière à fournir au marché un produit
caractérisé par sa diversité chromatique.
Utilisation
Le figuier de Barbarie est une plante très utile pour les régions arides. Ses utilisations sont multiples :
Alimentation humaine
Production de fruits (figues de Barbarie)
# Produits dérivés : des huiles ou macérats très nourrissants à base de fleurs ou de fruits pour la peau.
# Les fruits sont gorgés de vitamine C (0,04% du jus). Les fleurs aussi en contiennent une grande quantité.
# Production de légumes (consommation des jeunes raquettes, les
nopalitos, au Mexique) : plein de bonnes choses, comme la vitamine C,
le cuivre, le magnésium, le fer.
# Effet notoire de réduction des taux de glucose sanguin, de cholestérol et de triglycérides sanguins.
# Colorants alimentaires naturels : en effet 2 pigments ont été
identifié dans le figuier de Barbarie : un pigment jaune
l'indicaxanthineet un autre rouge-violet la bétanine (5-O-glucose
bétanidine). Le jus obtenu à partir du fruit contient de 0,22 à 0,25%
d'indicaxanthine et de bétanine 0,027% (fruit jaune orangé) à 0,3%
Alimentation animale
Usage thérapeutique
mise en garde ne vous piquez pas